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VARIANTES DU TT^Ml'Li: DU GOUT. 583

Bien souvent sans invention, Disent avec profusion, etc. » (B.)

Page 06 1, ligne 27 :

Il e^st plus aisé de dire ce que ce temple n'est pas que de faire con- naître c? qu'il est. Je n'ose en faire une longue description , et épuiser les termes d'architecture; car c'est surtout en [)arlant du temple du Goût qu'il ne faut pas ennuyer :

Dieu nous garde du verbiage De monsieur de l'éliliien. Qui noie cloquemment un rien Dans un fatras de beau langage.

Il vaut mieux éviter le détaii, qui serait ici très-liors d'oeuvre. Je me bornerai donc à dire :

Simple en était la noble architecturo, etc.

rage 562, ligne 9 :

Lit ne sont point reçus les petits-maitros, qui assistent à un spectacle sans l'entendre, ou qui n'écoutent les meilleures choses que pour en faire de froides railleries. Bien des gens qui ont brillé dans de petites sociétés, qui ont régné chez certaines femmes, et qui se sont fait appeler grands hommes, sont tout surpris d'être refusés ; ils restent à la porte, et adressent en vain leurs plaintes ;i quelques seigneurs, ou soi-disant tels, ennemis jurés du vrai mérite, qui les néglige, et protecteurs ardents des esprits médiocres, dont ils sont encensés. On repousse aussi très-rudement tous ces petits satiriques obscurs (jui, dans la démangeaison de se faire connaître, insul- tent les auteurs connus, qui font secrètement une mauvaise critique d'un bon ouvrage ; petits insectes dont on ne soupçonne l'existence que par les efforts qu'ils font pour piquer. Heureux encore les véritables gens de lettres, .s'ils n'avaient pour ennemis que cette engeance! xAIais, k la honte de la littérature et de l'humanité, il y a des gens qui s'animent d'une vraie fureur contre tout mérite qui réussit ; qui s'acharnent à le décrier et à le perdre; qui vont dans les lieux publics, dans les maisons des particuliers, dans les palais des princes, semer les rumeurs les plus fausses avec l'air de vérité; calomniateurs de profession, monstres ennemis des arts et de la société. Ces lâches persécuteurs s'enfuirent en voyant paraître le car- dinal de Polignac et l'abbé de Rothelin : ils n'ont jamais pu avoir accès auprès de ces deux hommes; ils ont pour eux cette haine timide que les cœurs corrompus ont pour les cœurs droits et pour les esprits justes.

Ibid.j ligne :2'1. — Premières éditions:

On repoussait plus fièrement ces hommes injustes et dangereux, ces ennemis de tout mérite, qui ha'issent sincèrement ce qui réussit, de quelque nature qu'il puisse être. Leurs bouches distillent la médisance et la calom-

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