Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome9.djvu/261

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Ils tombent tous dans un grand souterrain
Qui conduisait aux portes d’un jardin
Tel que n’en eut Louis le quatorzième,
Aïeul d’un roi qu’on méprise et qu’on aime[1] ;
Et le jardin conduisait au château,
Digne en tout sens de ce jardin si beau.
C’était… (mon cœur à ce seul mot soupire)
D’Hermaphrodix le formidable empire.
O Dorothée, Agnès, et Bonifoux !
Qu’allez-vous faire, et que deviendrez-vous ?

  1. Voltaire, dont la tranquillité fut si gravement menacée, on 1755, par la publication malveillante du poëme de la Pucelle, était en droit et dans l'obligation d'en désavouer tout ce qui pouvait le compromettre; et le vers auquel se rapporte cette note était de ce nombre. Aussi ne doit-on pas s'étonner qu'il ait écarté des éditions avouées par lui l'épisode dont ce vers fait partie. Laharpe a raison de reconnaître que Voltaire en est l'auteur. Il exprimait d'une manière piquante les sentiments divers dont la France était animée pour son roi. Le
    peuple,
    Aveugle dans sa haine, aveugle en son amour,

    Brutus, I, II.

    s'était épris pour le prince d'une passion à laquelle celui-ci, dans sa bonne foi, déclarait ne rien comprendre. Les autres classes de la société poursuivaient d'un juste mépris l'esclave de Mme de Pompadour, que, plus tard, la Du Barry devait faire descendre au dernier degré d'abjection. (R.)