Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 1.djvu/127

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s & aux vieilles : nous ne devons adorer que l’auteur éternel de tous les êtres.

KOU

Mais comment un être a-t-il pu faire les autres ?

CU-SU

Regardez cette étoile ; elle est à quinze cent mille millions de lis de notre petit globe. Il en part des rayons qui vont faire sur vos yeux deux angles égaux au sommet : ils font les mêmes angles sur les yeux de tous les animaux ; ne voilà-t-il pas un dessein marqué ? ne voilà-t-il pas une loi admirable ? Or qui fait un ouvrage, sinon un ouvrier ? Qui fait des loix, sinon un législateur ? Il y a donc un ouvrier, un législateur éternel ?

KOU

Mais, qui a fait cet ouvrier ? & comment est-il fait ?

CU-SU

Mon prince, je me promenais hier auprès du vaste palais qu’a bâti le roi votre père. J’entendis deux grillons, dont l’un disait à l’autre, Voilà un terrible édifice. Oui, dit l’autre, tout glorieux que je suis, j’avoue que c’est quelqu’un de plus puissant que les grillons qui a fait ce prodige ; mais je n’ai point d’idée de cet être-là ; je vois qu’il est, mais je ne sais ce qu’il est.