Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 1.djvu/151

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ont qu’il est beau de les embrasser.

Que notre Confutzée est sage & saint ! il n’est aucune vertu qu’il n’inspire ; le bonheur des hommes est attaché à chacune de ses sentences : en voici une qui me revient dans la mémoire, c’est la cinquante-troisième.

Reconnais les bienfaits par des bienfaits, & ne te venge jamais des injures.

Quelle maxime, quelle loi les peuples de l’Occident pourraient-ils opposer à une morale si pure ? en combien d’endroits Confutzée recommande-t-il l’humilité ? si on pratiquait cette vertu, il n’y aurait jamais de querelles sur la terre.

KOU

J’ai lu tout ce que Confutzée & les sages des siècles antérieurs ont écrit sur l’humilité ; mais il me semble qu’ils n’en ont jamais donné une définition assez exacte ; il y a peu d’humilité peut-être à oser les reprendre ; mais j’ai au moins l’humilité d’avouer que je ne les ai pas entendus. Dites-moi ce que vous en pensez ?

CU-SU

J’obéirai humblement. Je crois que l’humilité est la modestie de l’ame ; car la modestie extérieure n’est que la civilité. L’humilité ne peut pas consister à se nier à soi-même la supériorité qu’on peut avoir acquise sur un autre. Un bon médecin ne peut se dissimuler qu’il en sait davantage que son malade en dél