Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 1.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

il nous laisse faire notre cuisine, & qu’il fasse, s’il veut, des vers sur des sujets plus poétiques*.

[1]

L’INDIEN

Que voulez-vous ? il a les préjugés de son pays, ceux de son parti, & les siens propres.

LE JAPONOIS

Oh voilà trop de préjugés !

  1. N.B. Cet Indien Recina, sur la fois des rêverurs de son pays, a cru qu’on ne pouvait faire de bonnes sauces que quand Brama par une volonté toute particulière enseignait lui-même la sauce à ses favoris, qu’il y avait un nombre infini de cuisiniers auxquels il était impossible de faire un ragoût avec la ferme volonté d’y réussir, & que Brama leur en ôtait les moyens par pure malice. On ne croit pas au Japon une pareille impertinence, & on y tient pour une vérité incontestable cette sentence Japonoise : God never acts by partial will, but by general laws.[1765]