Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 1.djvu/174

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point de la nouvelle étoile qui avait paru en Orient après la naissance du Sauveur ; phénomène éclatant, qui ne devait pas échapper à la connaissance d’un historien aussi éclairé que l’était Joseph. Il garde encor le silence sur les ténèbres qui couvrirent toute la terre, en plein midi, pendant trois heures, à la mort du Sauveur, sur la grande quantité des tombeaux qui s’ouvrirent dans ce moment, & sur la foule des justes qui ressuscitèrent.

Les savants ne cessent de témoigner leur surprise de voir qu’aucun historien romain n’a parlé de ces prodiges, arrivés sous l’empire de Tibère, sous les yeux d’un gouverneur romain, & d’une garnison romaine, qui devait avoir envoyé à l’empereur & au sénat, un détail circonstancié du plus miraculeux événement dont les hommes aient jamais entendu parler. Rome elle-même devait avoir été plongée pendant trois heures dans d’épaisses ténèbres ; ce prodige devait avoir été marqué dans les fastes de Rome, & dans ceux de toutes les nations. Dieu n’a pas voulu que ces choses divines aient été écrites par des mains profanes.

Les mêmes savants trouvent encor quelques difficultés dans l’histoire des Évangiles. Ils remarquent que dans Saint Matthieu, Jésus-Christ dit aux scribes & aux pharisiens, que tout le sang innocent qui a été répandu sur la terre, doit retomber sur eux, depuis le sang d’Abel le juste, jusqu’à Zacharie, fils de Barac, qu’ils ont tué entre le temple & l’autel.