Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 1.djvu/245

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dans les places publiques, & vous avez ouvert vos jambes à tous les passants . . . . & vous avez couché avec des Égyptiens . . . . & enfin, vous avez payé des amants, & vous leur avez fait des présents, afin qu’ils couchassent avec vous… ; & en payant au lieu d’être payée, vous avez fait le contraire des autres filles . . . . Le Proverbe est, telle mère, telle fille, & c’est ce qu’on dit de vous, &c.

On s’élève encor davantage contre le chapitre 23. Une mère avait deux filles qui ont perdu leur virginité de bonne heure ; la plus grande s’appelait Oholla, & la petite Oliba… « Oholla a été folle des jeunes seigneurs, magistrats, cavaliers ; elle a couché avec des Égyptiens dès sa première jeunesse . . . . Oliba sa sœur a bien plus forniqué encor avec des officiers, des magistrats & des cavaliers bien faits ; elle a découvert sa turpitude, elle a multiplié ses fornications, elle a recherché avec emportement les embrassements de ceux qui ont leur membre comme un âne, & qui répandent leur semence comme des chevaux . . . . »

Ces descriptions qui effarouchent tant d’esprits faibles ne signifient pourtant que les iniquités de Jérusalem & de Samarie ; les expressions qui nous paraissent libres ne l’étaient point alors. La même naïveté se montre sans crainte, dans plus d’un endroit de l’Écriture. Il y est souvent parlé d’ouvrir la vulve. Les termes dont elle se sert pour exprimer l’accouplement de Boos avec Ruth, de Judas avec sa belle-fille, ne sont point déshonnêtes