Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 2.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

eût été bien entousiasme de ses fourures pour les comparer à sa maîtresse ; un Roi de nos jours qui composerait une belle épithalame pour son mariage avec la fille d’un Roi son voisin, ne passerait pas, à coup sûr, pour le meilleur poëte de son Royaume ;

Plusieurs Rabins ont soutenu que non seulement cette petite églogue voluptueuse n’était pas du Roi Salomon, mais qu’elle n’était pas autentique Théodore de Mopsueste était de ce sentiment, &le célèbre Grotius appelle le cantique des cantiques un ouvrage libertin, flagitiosus ; cependant il est consacré, & on le regarde comme un allégorie perpétuelle du mariage de Jésus-Christ avec son Église ; Il faut avouer que l’allégorie est un peu forte, & qu’on ne voit pas ce que l’Église pourrait entendre quand l’auteur dit que sa petite Sœur n’a point de tetons, & que si c’est un mur, il faut bâtir dessus.

Le livre de la Sagesse est dans Un goût plus sérieux ; mais il n’est pas plus de Salomon que le Cantique des Cantiques. On l’attribue communément à Jésus, fils de Sirac, d’autres à Philon de Biblos ; mais quelque soit l’auteur, il paraît que de son tems on n’avait point encor le Pentateuque, car il dit au chap. 10. qu’Abraham voulut immoler Isaac du temps du déluge ; & dans un autre endroit, il parle du Patriarche Joseph comme d’un Roi d’Égypte.

Les Proverbes ont été attribues à Isaïe, à Elzia, à Sobna, à Eliacin, à Joaké, & à plu