Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 2.djvu/208

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Au reste ; plusieurs peres ont prétendu que Salomon avait fait pénitence ; ainsi on-peut lui pardonner.

Mais que ces livres ayent été écrits par un juif ; que nous importe ? notre religion chrétienne est fondée sur la juive, mais non pas sur tous les livres que les juifs ont faits. Pourquoi le Cantique des Cantiques ferait-il plus sacré pour nous que les fables du Talmud ? C’est, dit-on, que nous l’ayons compris dans le canon des Hébreux : & qu’est-ce que ce canon ? C’est un recueil d’ouvrages autentiques ! Eh bien un ouvrage pour être autentique est-il divin ? une histoire des Rois de Juda & de Sichem, par exemple, est-elle autre chose qu’une histoire ? Voila un étrange préjugé. Nous avons les Juifs en horreur, & nous voulons que tout ce qui a été écrit par eux & recueilli par nous, porte empreinte de la divinité. Il n’y a jamais eu de contradiction si palpable.


sens commun

Il y a quelquefois dans les expressions vulgaires une image de ce qui se passe au fond du cœur de tous les hommes. Sensus communis, signifiait chez les Romains non seulement sens commun, mais humanité, sensibilité. Comme nous ne valons pas les Romains, ce mot ne dit chez nous que la moitié de ce qu’il disait chez