Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 2.djvu/261

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un coin un prêtre de village qui lui jette une bouteille d’huile d’olive sur la tête, la chose est encor plus merveilleuse.

Quand & par qui ces merveilles furent-elles écrites ? Je n’en sais rien ; mais je suis bien sûr que ce n’est ni par un Polybe, ni par un Tacite. Je révère fort le digne Juif, quel qu’il soit, qui écrivit l’histoire véritable du puissant royaume des Hébreux pour l’instruction de l’univers sous la dictée du Dieu de tous les mondes qui inspira ce bon Juif ; mais je suis fâché que mon ami David commence par rassembler une bande de voleurs au nombre de quatre cents, qu’à la tête de cette troupe d’honnêtes gens il s’entende avec Abimélec le grand-prêtre qui l’arme de l’épée de Goliath & qui lui donne les pains consacrés. (premier Rois chap. 21, vs. 13)

Je suis un peu scandalisé que David l’oint du Seigneur, l’homme selon le cœur de Dieu, révolté contre Saül autre oint du Seigneur, s’en aille avec quatre cents bandits mettre le pays à contribution, aille voler le bonhomme Nabal, qu’immédiatement après Nabal se trouve mort, & que David épouse la veuve sans tarder. (Chap. 25, vs. 10, 11)

J’ai quelques scrupules sur sa conduite avec le grand roi Akis, possesseur, si je ne me trompe, de cinq ou six villages dans le canton de Geth. David était alors à la tête de six cents bandits, allait faire des courses chez les alliés de son bienfaiteur Akis ; il pillait tout,