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querez que François I. n’étoit pas né lorſque Colomb découvrit les Iſles de l’Amérique.

LVIII.

Puiſqu’il s’agit ici de commerce, obſervons que l’Auteur condamne une ordonnance du Conſeil d’Eſpagne, qui défend d’employer l’or & l’argent en dorure. Un décret pareil, dit-il (ibidem) ſeroit ſemblable à celui que feroient les Etats de Hollande s’ils défendoient la conſommation de la canelle. Il ne ſonge pas que les Eſpagnols n’ayant point de manufactures auroient acheté les galons & étoffes de l’étranger, & que les Hollandois ne pouvoient acheter la canelle. Ce qui étoit très raiſonnable en Eſpagne eût été très ridicule en Hollande.

LVIII.

L’Auteur oublie ſans doute ce qu’il a écrit ci-deſſus (Max. XXI. XXII.) en faveur du luxe.


LIX.

C’eſt, ce me ſemble, encore un grand abus de citer les loix de Bantam, du Pégu, de Cochin, de Borneo, pour nous prouver des vérités qui n’ont pas beſoin de tels exemples. L’illuſtre auteur de l’Eſprit des Loix tombe ſouvent dans cette affectation : il nous dit

LIX.

Il importoit beaucoup pour l’inſtruction du public que M. D. V. lui obſerva les citations inutiles des Loix de Bantam, du Pégu &c. faites par l’Auteur de l’Eſprit des Loix. Son exactitude va même juſqu’à condamner l’extrait de la relation d’un voiageur. Cette ſévérité de critique ſeroit intolérable, ſi du même trait de