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68 SOUVENIRS

de ce que le Français est inépuisable en tournures polies et agréables, qui ne manquent jamais leur effet sur les audi- teurs, quoique en général on sache à quoi s’en tenir sur leur sincérité. Voilà un homme qui fait tourner un jupon de poupée sur le haut de l’index ; bientôt on en voit sortir un diablotin ; alors notre escamoteur élève brusquement la main vers le ciel, et s’écrie : « Le voilà qui s’envole " ! Il assaisonne cette platitude d’une manière tout-à-fait agréable, par un récit piquant et circonstancié de tout ce que le diablotin verra en planant au-dessus de Paris ; tantôt ce sont les chaloupes canonnières, dont il fait une description fastidieuse et emphatique ; tantôt c’est une jeune fille qui vient de sortir du lit, et à laquelle il prête tous les charmes possibles. Quelque riche que soit la matière que pourrait lui fournir encore son Diable volant (imitation du Diable boiteux ), il s’arrête tout-à-coup pour varier la conversation, fait entrer dans le cercle un petit garçon âgé de dix ans environ,