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DE PARIS

ette, le magicien se tient dans l’éloignement pour prouver qu’il n’a pas besoin d’en connaitre le contenu. Après cela, on reçoit de lui, moyennant deux sous, premièrement la réponse à la demande ; deuxièmement, un caractéristique parfait de celui qui demande, et dans lequel lui sont comptés son tempérament, ses défauts, et ses vertus, avec de bons conseils pour sa conduite future ; troisièmement enfin, les cinq numéros qui sortiront au tirage prochain de la loterie ; le tout imprimé sur du papier assez blanc.En vérité, je ne conçois pas comment cet homme, avec les dépenses qu’il est obligé de faire, peut tirer de ses pauvres deux sous assez de profit pour gagner sa vie. Je fais souvent cette réflexion en me promenant. Par exemple, voilà un homme qui offre à tous les passans les règles du jeu de piquet imprimées. La brochure est de deux feuilles, je ne vois pas un individu sur mille qui la lui achète ; cependant je le trouve depuis quinze