Page:Voragine - Légende dorée.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
LA LÉGENDE DORÉE

interrogea le gardien de l’église, mais celui-ci lui jura que, la veille encore, il avait vu les armes du saint à leur place accoutumée. Et quand saint Basile se fit de nouveau ouvrir le tombeau, le matin suivant, le corps du saint s’y trouvait réinstallé avec ses armes ; et sa lance était rouge de sang. Et bientôt quelqu’un, qui revenait de l’armée, raconta qu’un chevalier inconnu était venu attaquer Julien au milieu de ses gardes, l’avait transpercé de sa lance, et s’était éloigné si vite qu’on n’avait pu le rejoindre. Et l’infâme Julien, avant de mourir, prit dans sa main des gouttes de son sang et les lança en l’air, disant : « Tu as vaincu, Galiléen ! » Après quoi il rendit son âme misérable ; et son corps, abandonné des siens, resta sans sépulture ; et les Perses lui arrachèrent la peau, que leur roi fit tendre sur le trône où il s’asseyait.



XXIX


LA SEPTUAGÉSIME


La septuagésime désigne le temps de la déchéance, la sexagésime celui de l’abandon, la quinquagésime celui de la rémission, et la quadragésime celui de la pénitence spirituelle.

La septuagésime a été instituée pour trois motifs : 1o comme un rachat ; 2o comme un signe ; 3o comme une représentation.

1o Les saints Pères avaient décidé que, pour vénérer le jour de l’Ascension, une fête solennelle aurait lieu tous les cinq jours, où l’on serait dispensé du jeûne ; mais comme les fêtes des saints sont ensuite survenues, on a dû renoncer à célébrer cette fête tous les cinq jours. Et c’est pour racheter (ou pour compenser) ces fêtes, que les Pères nous ont imposé une semaine d’abstinence, qu’ils ont appelée la septuagésime.

2o La septuagésime est également un signe : elle