Page:Voragine - Légende dorée.djvu/192

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ment que l’Église célèbre cette fête, parce que, ce jour-là, pour la première fois, les chefs de l’Église commencèrent à être élevés en nom et en puissance.

Cette fête est, comme l’on sait, la troisième de celles où l’Église célèbre le glorieux successeur du Christ. Saint Pierre a, en effet, mérité d’avoir trois fêtes, d’abord parce qu’il a été privilégié, parmi les apôtres, en trois choses : en autorité, en amour du Christ, et en pouvoir d’opérer des miracles. De plus, saint Pierre a été le prince de toute l’Église, qui est répandue dans les trois parties du monde, l’Asie, l’Afrique et l’Europe : de là les trois fêtes où l’Église l’honore. Enfin, saint Pierre, depuis qu’il a reçu la faculté de lier ou de délier, nous délivre des trois genres de péchés, ceux de la pensée, de la parole et de l’acte, comme aussi de ceux que nous commettons envers Dieu, envers le prochain et envers nous-mêmes.

2o La seconde cause de l’institution de cette fête se trouve indiquée dans l’Itinéraire de Clément. Comme saint Pierre s’approchait d’Antioche, tous les habitants vinrent au-devant de lui revêtus de ciliées, les pieds nus et la tête couverte de cendres, en signe de leur repentir, car ils avaient cru aux mensonges de Simon le Magicien. Et Pierre, heureux de ce repentir, fit placer devant lui tous les malades et les possédés ; et dès qu’il eut invoqué sur eux le nom de Dieu, une immense lumière apparut et tous furent guéris. Pendant la semaine qui suivit, plus de dix mille hommes reçurent le baptême. Ce que voyant, le préfet Théophile transforma son palais en basilique, et y fit placer pour l’apôtre une chaire très élevée d’où il pût être vu et entendu par tous. Et la contradiction n’est qu’apparente entre cette histoire et celle que nous venons de raconter : car rien n’empêche que Pierre ait été mis en prison par Théophile et délivré par l’entremise de saint Paul, puis que, pendant un de ses voyages, les habitants d’Antioche se soient laissés prendre aux mensonges de Simon le Magicien, et s’en soient enfin repentis.

3o En troisième lieu cette fête, — qu’on appelle aussi