Page:Voragine - Légende dorée.djvu/406

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

teau, tandis que les deux saints nageaient doucement sur les flots tout unis. Alors les bourreaux, se voyant en. danger, se repentirent du mal qu’ils avaient fait aux saints. Et voici que Nazaire, marchant sur l’eau avec le petit Celse, leur apparut, le visage souriant, les rejoignit sur le bateau, apaisa la tempête par sa prière, et parvint ainsi avec eux à un endroit voisin de la ville de Gênes. Il prêcha longtemps dans cette ville, puis se rendit à Milan, où il avait naguère laissé Gervais et Protais. Ce qu’apprenant, le préfet Anolin fit garder Celse dans la maison d’une dame de la ville, et enjoignit à Nazaire de quitter Milan. Le saint se rendit à Rome, où il trouva son père devenu chrétien. Le vieillard lui raconta que l’apôtre Pierre lui était apparu, et l’avait averti d’avoir à suivre auprès du Christ sa femme et son fils. Mais bientôt Nazaire fut pris de nouveau et reconduit à Milan, où, en compagnie du petit Celse, il eut la tête tranchée, au-delà de la Porte Romaine, dans un endroit nommé les Trois-Murs.

Des chrétiens recueillirent leurs corps et les ensevelirent dans leur jardin. Mais, la même nuit, les deux saints apparurent à un pieux homme nommé Cérasius, à qui ils dirent de prendre leurs corps dans sa maison, et de les ensevelir très profondément, pour les dérober aux recherches de Néron. Et Cérasius : « Seigneurs, ne voudriez-vous pas, auparavant, guérir ma fille qui est paralysée ? » Aussitôt la jeune fille se trouva guérie ; et Cérasius enterra les deux saints comme ils l’avaient demandé. Longtemps après, le Seigneur révéla à saint Ambroise l’endroit où étaient leurs corps ; le corps de Nazaire était encore arrosé de son sang, absolument intact avec ses cheveux et sa barbe ; et un parfum merveilleux s’en dégageait. Saint Ambroise laissa le corps de saint Celse à l’endroit où il reposait, et fit transporter celui de saint Nazaire dans l’église des Saints Apôtres. Le martyre des deux saints eut lieu sous Néron, vers l’an du Seigneur 52.