Page:Voragine - Légende dorée.djvu/584

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
CXLIII


SAINT FURSY, ÉVÊQUE
(29 septembre)


L’évêque Fursy, après une longue vie pleine de vertus, rendit son âme à Dieu. Il vit alors venir à lui trois anges, dont deux emportèrent son âme, tandis que le troisième les précédait, armé d’un bouclier blanc, et tenant en main un glaive de feu. Il vit aussi des démons qui, pour l’empêcher d’avancer, lançaient sur lui des flèches enflammées ; mais l’ange qui le précédait parait ces flèches avec son bouclier, et aussitôt les éteignait. Alors les démons dirent aux anges : « Cet homme a souvent tenu des discours oiseux ; il n’a pas le droit d’être admis dans l’assemblée des bienheureux ! » Et l’ange : « Si vous n’apportez point la preuve qu’il ait eu de grandes vices, de ses menus défauts il ne sera point puni ! » Alors un des démons : « Si Dieu est juste, cet homme ne sera point sauvé ; car l’évangile dit que celui-là n’entrera pas au royaume des cieux qui n’aura point su s’abaisser pour devenir pareil à un enfant ! » Et l’ange : « Cet homme à eu l’innocence dans le cœur ; mais l’habitude humaine l’a empêché d’en faire un plein usage. » Et le démon : « De même que, par habitude, il a mal agi, le juge suprême doit le punir par sa loi ! » Et l’ange : « Que Dieu juge entre nous ! » Il y eut alors un combat, et l’ange terrassa ses adversaires.

Puis un des diables dit : « Le serviteur qui ; connaissant la volonté de son maître, ne s’y conforme pas, doit être puni ! » Et l’ange : « En quoi donc cet homme ne s’est-il donc pas conformé à la volonté de son maître ? » Et le démon : « Il a reçu des dons des méchants ! » Et l’ange : « Il a cru que chacun d’eux avait fait pénitence ! » Et le démon : « Il aurait dû ; d’abord ; s’assurer de cette pénitence ! » Et l’ange : « Que Dieu juge entre nous ! » De nouveau ils luttèrent, et l’ange resta victorieux.