Page:Voragine - Légende dorée.djvu/633

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des écrins d’or et de diamant ne contiennent que des matières viles, tandis que de viles caisses de bois enferment des bijoux faits de pierres précieuses. Mais si vous promettez de renoncer au culte des idoles et d’adorer le Dieu invisible, nous ferons sur vous le signe de la croix, et vous pourrez confondre les mages ! » Ainsi fut fait ; et lorsque les avocats revinrent auprès des mages, ceux-ci n’eurent plus aucun pouvoir sur eux. Alors la foule se mit à les insulter, et fit amener des serpents pour les étouffer. Mais les deux apôtres, appelés par le roi, prirent les serpents dans leurs manteaux et les lancèrent sur les mages, en disant : « Au nom du Seigneur, vous ne mourrez pas, mais, déchirés par les serpents, vous remplirez l’air de vos cris de douleur ! » Aussitôt les serpents se mirent à dévorer leurs chairs, et les mages hurlaient comme des loups ; et le roi et la foule priaient les apôtres d’ordonner aux serpents de les mettre à mort. Mais les apôtres : « Nous avons été envoyés pour ressusciter les morts, et non pour tuer les vivants ! » Après quoi, ayant prié Dieu, ils ordonnèrent aux serpents de reprendre, dans le corps des mages, tout le venin qu’ils y avaient déposé, puis de s’enfuir aux lieux d’où ils étaient venus. Les serpents obéirent ; et, pendant cette seconde épreuve, la douleur des mages fut plus vive encore. Et les apôtres leur dirent : « Vous souffrirez ainsi pendant trois jours, afin de vous guérir de votre malice ! » Mais, le troisième jour, venant à eux, les apôtres leur dirent : « Notre-Seigneur ne veut pas qu’on le serve par force, donc levez-vous, soyez délivrés de vos souffrances, et allez-vous-en, avec plein pouvoir de faire ce que vous voudrez ! » Et les mages s’en allèrent guéris, mais sans renoncer à leur malice ; et ils soulevèrent contre les apôtres la Babylonie tout entière.

Plus tard, la fille d’un des principaux de la ville, ayant mis au monde un enfant, accusa un saint diacre de l’avoir violée. Les parents voulaient tuer le diacre : mais les apôtres, survenant, demandèrent quand l’enfant était né. Et les parents : « Hier, à la première heure ! » Et les apôtres : « Amenez ici cet enfant, et amenez en même