Page:Voragine - Légende dorée.djvu/651

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jeté en prison pour y mourir de faim. Mais le Seigneur lui apparut et lui dit : « Aie confiance, mon serviteur Théodore, car je suis avec toi ! » Puis une troupe d’anges, vêtus de blanc, entra dans la cellule et se mit à chanter des psaumes avec le prisonnier. Ce que voyant, les gardiens s’enfuirent, épouvantés.

Le lendemain Théodore fut de nouveau invité à sacrifier aux idoles. Et il dit : « Vous pouvez brûler mes chairs et me prodiguer tous les supplices ; tant que respireront mes narines je ne renierai point mon Dieu ! » Il fut alors pendu a un poteau, et on lui déchira les chairs si cruellement que ses côtes furent mises à nu. Alors le préfet : « Théodore, veux-tu être avec nous ou avec ton Christ ? » Et lui : « C’est avec mon Christ que j’ai été, et suis, et serai ! » Le préfet le fit brûler sur un bûcher, où il rendit l’âme ; mais son corps resta intact, et une odeur délicieuse s’en exhalait, et l’on entendit une voix qui disait : « Viens, mon aimé, entre dans la joie de ton Seigneur ! » Et bon nombre d’assistants virent le ciel s’ouvrir. Ce martyre eut lieu en l’an du Seigneur 287.



CLXIII


SAINT MARTIN, ÉVÊQUE ET CONFESSEUR
(11 novembre)


I. Martin était originaire de la Pannonie ; mais il fut élevé à Pavie, en Italie, et servit ensuite les empereurs Constantin et Julien, avec son père, qui était tribun des soldats. Cependant, ce n’est pas de son plein gré qu’il entra dans l’armée : car, inspiré d’en haut dès son enfance, à l’âge de douze ans il s’était enfui dans une église, pour demander à devenir catéchumène ; et il se serait fait ermite, si la faiblesse de sa santé ne l’en eût empêché. Mais lorsque les empereurs résolurent que les fils des vétérans eussent à servir avec leurs pères, force fut au