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LA LÉGENDE DORÉE

pauvres de la région ; et, quand tous furent rassemblés, il fit sortir de la foule les malades, les infirmes, et les faibles. Alors il pria sur eux, et ceux d’entre eux qui avaient reçu la foi répondirent amen. Alors une grande lumière descendit du ciel et se répandit sur l’apôtre et sur ces pauvres gens ; et, quand elle fut dissipée, l’apôtre dit : « Relevez-vous : c’est mon Maître qui est venu, pareil à la foudre, et qui vous a guéris ! » Et, en effet, ils furent tous guéris ; et, se relevant, ils glorifièrent Dieu et l’apôtre. Alors celui-ci se mit à les instruire, leur exposant les douze degrés de la vertu. Le premier degré est de croire en un Dieu unique d’essence en triple personne. Et l’apôtre leur expliqua, par trois exemples sensibles, comment une même essence pouvait avoir trois personnes : 1o la sagesse dans l’homme est une, et cependant elle est formée de l’intelligence, de la mémoire, et de l’imagination ; 2o une vigne est formée de trois éléments, le bois, les feuilles et les fruits, dont l’ensemble ne forme qu’une seule vigne ; 3o une tête contient quatre sens, la vue, le goût, l’ouïe et l’odorat. Le second degré de la vertu consiste à recevoir le baptême ; le troisième à s’abstenir de la luxure ; le quatrième à éviter l’avarice ; le cinquième à éviter la gourmandise ; le sixième à faire pénitence ; le septième à persévérer dans le bien ; le huitième à pratiquer l’hospitalité ; le neuvième à rechercher ce que Dieu veut que l’on fasse ; le dixième à rechercher ce que Dieu veut qu’on ne fasse pas ; le onzième à aimer amis et ennemis ; le douzième à veiller jour et nuit pour ne pas s’écarter de tous ces principes. Ainsi prêcha l’apôtre ; et, quand il eut fini, il baptisa neuf mille hommes, sans compter les enfants et les femmes.

IV. Thomas alla ensuite dans l’Inde Supérieure, où il se signala par d’innombrables miracles. Il convertit une certaine Sintice, qui était amie de Migdomie, femme d’un parent du roi de la contrée. Et Migdomie fut prise du désir de voir l’apôtre. Sur le conseil de Sintice, elle ôta ses riches vêtements, et se mêla à la foule des pauvres que l’apôtre instruisait. Or, l’apôtre était en train de prê-