Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
12
VOYAGE AUX INDES


d’exemple qu’elles ouvrent les caisses, quoiqu’elles en aient le droit. Elles se bornent à vérifier si le nombre en est le même, & si la chappe est exactement sur chacune ; quand le bateau arrive le long du vaisseau, plusieurs Douaniers assistent toujours au déchargement.

       Pl. LXXXICanton est situé sur la rivière du Tigre[1], à trente lieues des bords de la mer, & à trois lieues de Wampou. Les canaux dispersés de toute part forment jusqu’à la mer des milliers d'iles & d'ilots ; la marée remonte jusqu’à Canton, & l’on est obligé pour faire de l’eau d’envoyer des chaloupes à basse marée, à deux lieues au-dessus de cette ville. Sa situation & la beauté de son port, regardé comme un des meilleurs de la Chine, l’ont rendu l’entrepôt de tous les bâtimens Chinois qui vont à Hainam, au Japon, à Formose, à la Cochinchine, à Manille, à Malacca & à Batavia. Les Européens y attirent des Négocians de toutes les provinces de ce vaste empire, parce qu’ils sont les seuls qui y portent de l’argent ; les autres Nations n’y commercent que par échange : aussi dès qu’ils en sont partis, ces mêmes Négocians se retirent ; ceux qui ne retournent pas dans leur province, s’établissent dans la ville Tartare, qui n’est séparée que par un mauvais mur de celle de Canton.

La province est gouvernée par un Viceroi qu’on appelle Somptok ; il ne peut rien entreprendre sans l’aveu de son Conseil, composé de deux Mandarins nommés par l’Empereur. Mais après avoir pris leur consentement, il est absolu dans l’exécution de son pouvoir.

Canton est fort vaste, mais très-mal bâti ; les rues en sont

  1. Cette rivière est connue aussi sous le nom de Fleuve Jaune.