tellect et de la volonté, mais bien plutôt comme
une élévation de l’intellect individuel, de telle
sorte qu’il devienne l’organe essentiel de l’espèce,
donc de la volonté elle-même en soi également.
C’est la seule explication de la joie, de l’extase
mystérieuses et enthousiastes dans les moments
les plus intenses de géniale intuition, que
Schopenhauer semble à peine connaître, parce
qu’il ne peut les trouver que dans la paix et
le silence de la volonté affective individuelle.
Par une conception tout à fait analogue à celle-ci,
j’aboutis cependant, avec la plus grande
précision, à démontrer la possibilité dans l’amour de
s’élever au-dessus de l’instinct de la volonté
individuelle. Après complète domination de
celui-ci, la volonté de l’espèce arrive à la pleine
conscience, ce qui, à cette hauteur, équivaut
nécessairement à un complet apaisement. Tout
cela pourra devenir clair, même aux non-initiés,
si je réussis dans mon exposé. Le résultat alors
sera des plus importants, et il comblera d’une
manière complète et satisfaisante les lacunes du
système de Schopenhauer. Nous verrons si j’ai,
quelque jour, le goût de le faire. —
8 Décembre.
Aujourd’hui j’ai respiré pour la première fois l’air pur ; cela ne va pas encore très bien. Cette dernière maladie, au cours de laquelle j’avais réellement besoin des soins d’autrui —