Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t1, 1905, trad. Khnopff.djvu/164

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quiconque trouverait son bonheur dans cette soumission aux révoltantes chicanes des audiences etc. etc ; mais moi, qu’y gagnerais-je, bonté divine ! À côté du problématique réconfort de quelques éventuelles représentations de mes œuvres, les exaspérations, les tracas, le surmenage, très certains, et d’autant plus inévitables que, par suite de mon existence retirée pendant dix ans, je suis devenu très sensible au moindre contact avec cette odieuse singerie de l’art, dont cependant j’aurais à me servir comme moyen unique. Je n’ai donc donné aucune suite à cette sommation de Dresde. Assurément je demeure ainsi tout à fait en suspens avec mes travaux. Il me serait impossible de rien laisser représenter de mes œuvres nouvelles, sans intervenir personnellement. Le prince qui m’est le plus énergiquement dévoué semble être le grand-duc de Bade. Il m’a fait dire que je puis être certain d’une représentation de Tristan à Carlsruhe sous ma direction. On voudrait que ce fût pour le 6 Septembre, jour anniversaire du grand-duc.

Je n’aurais rien à objecter. Et la sympathie constante de l’aimable jeune prince me prédispose cordialement en sa faveur. Voyons donc s’il persistera dans ces dispositions, et si — je serai prêt. J’ai encore un grand et sérieux travail devant moi. Mais j’espère pouvoir arriver au bout sans trouble. Cependant je ne pourrai,

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