Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t1, 1905, trad. Khnopff.djvu/191

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quand la douce clarté d’une mort transfigurée se mit à luire à travers la flamme, le calme me revint. Je vous jouerai ce passage, quand vous viendrez. — J’ai bon espoir pour la fin !

Mais je suis impatient d’avoir votre visite ! Figurez-vous qu’un kobold m’apporta hier un service à thé : je ne puis l’inaugurer seul, avec la meilleure volonté du monde. Vous ignorez sans doute que j’ai rapporté de Venise une très belle et grande tasse, qu’un autre petit kobold m’envoya là-bas, et dont je me sers toujours ? Que ferai-je maintenant des autres nombreuses et belles petites tasses ? Oh ! Arrivez donc le plus tôt possible pour les étrenner. Je vous assure que vous vous plairez chez moi. Mais, sérieusement, est-ce que le cadeau n’était pas trop riche ? J’en eus presque l’impression. Que croyez-vous ? N’était ce pas trop ? Vous serez étonnée de tout ce que vous verrez chez moi, et qui provient de vous !

Écrivez-moi quand Wesendonk rentre ; alors j’arriverai de nouveau l’un de ces soirs — à moins que je ne sois devenu trop ennuyeux pour vous. Dites bonjour à Myrrha et à Karl, qui m’a tellement surpris. Je l’appelai Siegfried à sa naissance, et l’ai donc baptisé devant ma conscience à moi, comme parrain non invité. Et vrai, ce nom porte bonheur au gamin : voyez un peu quel beau petit homme il devient !

Vous ne vous en réjouissez pas ? —

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