Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t1, 1905, trad. Khnopff.djvu/256

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vous faire mes adieux, en hôte plus agréable que celui que vous auriez eu à recevoir demain.

Vous êtes trop bonne pour moi, et je vous en récompense par la continuelle agitation que je vous occasionne. J’aurais pu vous épargner votre inquiétude à propos du Rüttli presque dès le début. Mon souci de vous laisser au départ une bonne impression est cependant digne d’être pris en considération également : je sacrifie votre souci au mien.

Si vous ne m’en voulez pas, envoyez-moi Palleske : il me sera, venant de vous, un agréable compagnon sur les hauteurs.

Mille cordiales amitiés !

Dites-moi si vous me pardonnez !

R. W.



88.

Lucerne, 16 Août 59.

Après l’effort du travail je suis donc arrivé à une période de repos qui me permet de jeter un regard scrutateur sur le monde, lequel doit m’assister dorénavant. Il m’apparaît vraiment assez étrange ; il semble m’interdire absolument tout : je me demande sérieusement ce que je vais y faire encore ?

Mon amie, il me faut être bref sur ce sujet ; et, précisément, vous m’avez fait, dernièrement, un devoir de montrer quelque peu de prudence dans mes épanchements. Considérez-vous cela

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