Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t1, 1905, trad. Khnopff.djvu/43

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Hier je voulais vous envoyer ce qui accompagne ces lignes.

Au revoir !


33.

Je n’ai pas fort bien dormi cette nuit ; je me demandais à l’instant si, malgré le gel et Vischer,[1] j’irais. Maintenant je pense toujours passer une petite heure chez vous. J’ai le cœur bien lourd, — et pourtant il ne s’agit toujours que de l’unique bien, sans lequel je ne posséderais, pauvre que je suis, aucun refuge en ce monde. Cette chose unique !

Mille salutations.


34.

Merci ! Bien dormi. — Il faut que cela aille ! Et l’unique chose !

Mes meilleurs salutations !


35.

Ah ! le beau coussin ! Mais trop tendre ! Si lasse et lourde que soit souvent ma tête, je n’oserai jamais l’y poser, pas même quand je serai malade, — tout au plus à ma mort ! Alors je voudrais coucher ma tête dessus, aussi commodément que si j’y avais droit ! Vous même le disposeriez pour moi ! — Voilà mon testament !

R. W.
  1. Philosophe, esthéticien et archéologue allemand ; a écrit aussi des romans.
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