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52.
[Juin 1858]
Madame Mathilde Wesendonk.
Voici le petit kobold musicien de mon
logis ;[1] qu’il reçoive bon accueil !
53.
[Juillet 1858 ?]
Quelle merveilleuse naissance de notre enfant riche en douleur ! Ainsi il nous faudra vivre ? à qui pourrait-on jamais demander d’abandonner ses enfants ?
Que Dieu nous assiste, pauvres que nous sommes ! Ou bien sommes-nous trop riches ?
Nous faut-il nous aider nous-mêmes, tout
seuls ?[2]
54a.
[Été de 1858]
La lettre — combien elle m’a attristé ! Le démon quitte l’un de nos deux cœurs pour entrer dans l’autre. Comment le vaincre ? Oh ! que nous sommes à plaindre ! Nous ne nous appartenons plus. Démon, deviens Dieu !… La lettre m’a attristé. — Hier, j’ai écrit à notre amie.[3] Sans doute elle va bientôt rentrer…
Démon ! démon ! Deviens Dieu !
- ↑ Carl Tausig, l’excellent pianiste-virtuose. Voir Glasenapp, II, 2, 180 et suiv.
- ↑ Avec les esquisses de Tristan.
- ↑ Madame Wille, amie dévouée de Wagner. Née dans le Holstein, en 1809, morte à Mariafeld (lac de Zurich), en 1893. Ses Souvenirs encadrent une série de lettres que lui avait adressées le Maître.