présent peut assurer. Un tiers est toujours un étranger. Quel être pourrait se dépouiller de son moi et de son ambiance particulière si complètement qu’il puisse participer des deux autres ? Je comprends que Madame Wille ne puisse se décider à te remettre des lettres de moi, rien que par considération pour elle-même. Dès lors impossible de s’intéresser au contenu, de voir combien sont apaisantes, nécessaires, de telles communications : — une chose suffit, ce sont des lettres et elle peut, elle doit peut-être même hésiter à les remettre. Autrement de quel conseil serait donc l’« amie » ? Elle ne peut agir que selon ce que sa situation particulière à l’égard de tous les intéressés lui permet, et lui permet certainement dans le sens le meilleur, le plus noble. Seulement — elle agit d’après tes désirs. Alors quoi ? une religion entre nous !
Assez pour aujourd’hui ! — La paix ! la
paix ! —
13 Septembre,
J’étais si triste que je n’ai même pas pu confier la moindre ligne à mon journal. Aujourd’hui, je reçois ta lettre, — ta lettre à Madame Wille. — Que tu m’aimes, je le savais bien : tu es, comme toujours, bonne, profonde et pleine de raison ; j’ai dû sourire et presque me réjouir de mes récentes adversités, puisque tu me procures une si haute sensation de bon-