Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/108

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ordinaire, disparaît parfois, on ne sait ni comment ni où ? . . .

Puis, soudain, on la retrouve, effroyablement épuisée, misérable, blême, horrible ; et de nouveau, infatigable, elle sert le Saint Graal comme une chienne, devant ses chevaliers pour qui elle laisse percer un secret mépris. Son œil semble chercher toujours le prédestiné : elle s’est déjà trompée, elle ne l’a point trouvé. Mais ce qu’elle cherche, elle ne le sait justement pas : elle n’agit que par instinct.

Quand Parzival, le simple, arrive dans le pays, elle ne peut détourner de lui son regard : quelque chose de merveilleux doit se passer en elle ; elle ne sait pas quoi, mais s’attache à lui. Lui est effrayé, mais aussi attiré : il ne comprend rien. (Ici le mot d’ordre est : « Poëte, crée ! » ) Seule l’exécution peut parler ici ! — Mais suivez toujours ces indications ; écoutez comme Brünnhilde écoutait Wotan. — Cette femme est dans une agitation, une excitation indicible : le vieil écuyer a déjà remarqué cela chez elle, de temps en temps, et, peu après, elle disparaissait. Cette fois le phénomène atteint à son paroxysme. Que se passe-t-il en elle ? Craint-elle une nouvelle fuite ? Désire-t-elle en être dispensée ? Espère-t-elle pouvoir en finir tout à fait ? Qu’espère-t-elle de Parzival ? Manifestement, elle attache à celui-ci quelque espoir inouï… Mais tout est obscur et téné-