Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/143

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Votre décision, mon enfant, de ne point venir pour Tannhäuser m’avait — comme vous pouvez bien le croire ! — beaucoup attristé… simplement parce qu’elle m’ôtait la joie de vous revoir bientôt. Les raisons, telles que toutes ensemble elles vous avaient apparu, je devais les approuver pour vous-même, car j’ai toujours agi le plus sûrement, lorsque je m’efforçais de vous comprendre, et que j’enrichissais mon sentiment propre en l’appropriant au vôtre, — et souvent même je le rectifiais. J’étais triste… et me taisais…

Otto m’a cependant écrit, il y a quelques jours, que vous viendriez tout de même pour assister à l’événement. Voyez-vous, cela me causa une joie si intimement douloureuse ! Je savais que vous vous étiez fait tort, et la nouvelle me rendit tellement heureux, que j’osais à peine espérer l’accomplissement de cette promesse !… Mais voilà qu’Otto m’écrit encore : — vous ne viendrez pas avec lui. Cela m’agite de nouveau inexprimablement ! Vous le croyez bien, n’est-ce pas ?…

Permettez à l’ami, qui vient de passer encore par bien des luttes, un mot dit tranquillement :

Ce premier temps de Tannhäuser pèsera lourdement sur mes épaules : je ne le considère pas comme favorable au paisible besoin de nos âmes. Beaucoup de superfluités seront inévi-