Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/176

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à côté de maître Cervantès. Que j’aie écrit Tristan, c’est ce dont je vous remercie du plus profond de mon âme, en toute éternité !…

Maintenant, adieu ! Vivez en paix, apprenez et enseignez. Vous avez la patience ; je l’ai apprise, moi aussi ! Mille vœux pour votre anniversaire !

Votre
R. W.



125.

[Paris, fin Décembre 61.]

Merci, de tout mon cœur, mon enfant ! . . .

Je vous réponds par une confession. Il est peut-être inutile de l’énoncer : tout en vous me dit que vous savez tout, et cependant je me sens poussé à vous en donner moi-même la certitude :

Maintenant seulement je suis tout à fait résigné !

À cela uniquement je n’avais renoncé jamais, et je croyais l’avoir péniblement gagné : retrouver un jour mon « Asile », pouvoir demeurer auprès de vous… Une heure de rencontre à Venise a suffi pour détruire cette dernière et chère illusion !

Je dus bientôt le reconnaître : la liberté qui vous est nécessaire, et à laquelle vous devez tenir pour subsister vous-même, vous ne pourriez la sauvegarder, dès que je serais auprès de vous ; seul mon éloignement peut vous