Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


143.

Vous pensez bien, chère amie, de quelle importance votre lettre était pour moi ! Lorsque je vous disais, il y a quelque temps, que ma décision était inébranlable, mais ne se révélerait que peu à peu par l’exécution, vous me répondîtes fort justement : « la vie est une science » ! Cette science doit donc être apprise ; il faut lui laisser faire ses preuves. Je crois être mûr pour cela, et ne me connais plus qu’un seul désir : le repos, le travail ! —

Je ne suis pas encore fixé sur tous mes projets pour l’hiver prochain :[1] tout ce que je sais, c’est qu’il me faut faire un effort suprême, non point vers des conquêtes nouvelles, mais pour déblayer le terrain derrière moi. Après-demain, (30 Octobre) je vais à Prague (Hôtel du cheval Noir), pour y donner deux concerts. Le 10 Nov. j’arrive à Carlsruhe ; le concert a lieu le 14 : si Otto était de force à y aller ce jour-là avec vous, je crois pouvoir vous assurer à tous deux une belle impression. Je ne sais trop ce que je ferai après cela : jusqu’à la Noël, il est probable que je donnerai des concerts à Breslau, Löwenberg en Silésie (le prince de Hechingen), Dresde, peut-être Hanovre, et certainement encore une fois Prague. Probablement St Pétersbourg en Mars et Avril ;

  1. Voir Glasenapp, II, 2, 437 et suiv.