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Penzing, 29 Oct. 63.

J’ai envoyé une brochure à Otto.[1] Vous pourrez juger, d’après cela, avec quelles intentions conciliantes je dis adieu au monde ; vous reconnaîtrez la nécessité de cet adieu, parce que je sais pertinemment que toutes ces propositions, si pratiques et si simples, ne seront pas accueillies.

144.

Penzing, 15 Déc. 63.

Quelques mots de rapide information. Je suis de retour depuis le 9 de ce mois, dans la soirée. L’arrivée dans la demeure que m’a désignée le destin comme patrie a produit sur moi une impression de douce mélancolie : tout y était chaud et amical. Franz et Anna[2] heureux ; aucun événement fâcheux ne s’était passé. Seul, Pohl avait été tellement triste de mon départ qu’il en avait vraiment vieilli.

Il me semblait étrange de trouver une telle intimité chez les êtres et dans les choses autour de moi, dont je ne connaissais pas un atome, il y a une année.

Ce qui est le plus triste, cependant, c’est ma grande fatigue : tel est le résultat de ma

  1. « Le Hoftheater de Vienne ». Voir R. Wagner : Écrits, 7, p. 365/94.
  2. Franz Mrazek et sa femme Anna ; voir table des noms propres : Glasenapp, II, 2, et III, 1.