7.
Veuillez joindre ces feuillets aux autres dans le portefeuille vert. Sous peu je vous écrirai. Pour le moment, je me laisse soigner comme une enfant malade et me faire du bien. Saluez le docteur pour moi !
7a.
Élu pour moi, perdu pour moi,
Cœur aimé pour l’éternité ![1]
On entend chanter les rossignols,
Lorsque les arbres portent toutes leurs fleurs ;
Mais dans les jours troubles de l’automne
Aucun oiseau ne se risque à chanter.
Les Alpes se dressent hautement vers le ciel
Avec un renoncement à jamais froid et muet.
Mais on les voit rougir profondément et hésiter.
Tandis que la déesse approche sur le char du soleil.
Oh ! n’interroge point, n’interroge jamais ;
J’ai appris à supporter beaucoup de choses, sauf une,
Mais cette seule chose, je ne puis te la dire ;
De là l’accent plaintif de mon chant.
- ↑ Tristan : Acte I.