Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sont devenus inutiles par Paccueil brillant fait à ma musique, lequel lui est insupportable. À vrai dire, il se trouve contrecarré par mon apparition à Paris à la veille de l’exécution de ses Troyens ; sa mauvaise étoile lui a aussi donné une méchante femme qui se laisse corrompre pour influencer son mari, souffrant et faible. Sa conduite envers moi a été une continuelle oscillation entre un penchant amical et une répulsion envieuse. Il a publié très tardivement son compte rendu, que vous aurez lu sans doute, et de façon à se dispenser de relever l’effet produit par une nouvelle audition de ma musique. J’ai cru bon de répondre à sa manière équivoque, sinon méchante, de traiter la question de la « musique de l’avenir ». Vous trouverez cette réponse dans le Journal des Débats du 22 Février.

Rossini s’est mieux conduit. On lui avait attribué un bon mot sur mon manque de mélodie, et le bon mot avait été reproduit avec avidité jusque dans les journaux allemands. Et voilà qu’il vient de dicter tout exprès une rectification, où il déclare ne rien connaître de moi, si ce n’est la marche du Tannhäuser, qui lui a fait le plus grand plaisir ; il ajoute que, d’ailleurs, d’après tout ce qu’il sait de moi, il me tient en grande estime. Ce sérieux, chez ce vieil épicurien, m’a surpris…

Enfin, j’ai encore une conquête à vous an-