Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/83

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invoquant son aide. D’un geste, la déesse éveille les Amours, qui décochent toute une grêle de flèches, puis d’autres, et d’autres encore sur la foule ; leurs carquois se remplissent de nouveau indéfiniment. Maintenant, les couples se forment plus distincts : ceux que les flèches ont blessés tombent dans les bras les uns des autres ; un désir furieux s’empare de tous. Des flèches égarées ont même blessé les Grâces : elles ne sont plus maîtresses d’elles-mêmes.

Faunes et Bacchantes, par couples, disparaissent impétueusement : les Centaures prennent les Grâces en croupe et les enlèvent ; tous se précipitent vers le fond ; les couples se couchent ; les Amours, continuant de tirer, se sont mis à la poursuite de ces sauvages. Une langueur se fait sentir. Des nuages s’abaissent. Toujours plus lointain, on entend le chant des Sirènes. Tout disparaît. Calme…

Enfin… Tannhäuser s’éveille de son rêve… Voilà à peu près la chose. Qu’en pensez-vous ?… Je m’amuse fort d’avoir utilisé mon Strômkarl pour la onzième variation. Cela explique aussi pourquoi Vénus est allée dans le Nord avec sa cour : là seulement on pouvait trouver le joueur de violon qui devait jouer devant les dieux antiques. Le bélier noir me plaît aussi. Pourtant il me sera toujours possible de le remplacer. Les Ménades devraient apporter, avec des cris de joie, Orphée assas-