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DIX ÉCRITS DE RICHARD WAGNER

pâlir jusqu’aux rayons du soleil, et qui servirait non seulement à réchauffer nos organes corporels, mais encore à vivifier les fibres les plus délicates de l’àme. Mais tous leurs efforts furent vains ; ils ne purent ébranler la masse inerte sous laquelle était enseveli le précieux talisman.

Les siècles s’accumulèrent ; quelques esprits sublimes reflétèrent, depuis, sur le monde, les rayons lumineux que la vue du trésor lointain leur avait communiqués, mais jamais personne n’approcha du profond sanctuaire qui recelait la pierre miraculeuse. On eut l’idée d’ouvrir des mines et des conduits souterrains qui pussent, avec les procédés de l’art, faciliter la recherche du bijou mystérieux. On exécuta des travaux et des excavations admirables ; mais on poussa si loin les précautions et l’artifice, on creusa tant de galeries transversales, on ouvrit tant de mines accessoires, que, par la suite des temps, la confusion s’établit entre toutes ces voies divergentes, et l’on perdit définitivement, dans ce labyrinthe, le secret de la direction propice

Tout cet immense travail était donc devenu inutile ; on y renonça. Les mines furent abandonnées, et déjà leurs voûtes menaçaient de s’écrouler de toutes parts, quand survint un pauvre mineur qui, selon la chronique, était né à Salzbourg. Celui-ci examina attentivement l’œuvre grandiose de ses devanciers, et suivit avec une curiosité mêlée d’admiration les détours compliqués de ces tran-