Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/347

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Siegfried.
Qui forfait à l’ami,
Tous les deux.
Que son sang versé
clair au breuvage
s’épanche en flots brûlants
pour vengeance à l’ami !
(Gunther boit et offre la corne à Siegfried.)
Gunther.
Tel suis-je lié !
(Siegfried boit à son tour et rend la corne vide à Hagen.)
Siegfried.
Tel bois-je, féal !
(Hagen tranche la corne en deux morceaux. Gunther et Siegfried se tendent la main. Après quoi Siegfried remonte vers Hagen qui, durant le serment, s’est tenu en arrière.)
Siegfried.
(à Hagen).

Pourquoi ne te joindre à nous ?

Hagen.
Mon sang n’est bon pour ce vin ;
point n’est-il pur
comme est votre sang.
Trouble et froid,
morne en moi,
jamais ma joue n’est rouge.
Je dois donc fuir
l’ardeur des serments.
Gunther.
(à Siegfried).
Laisse ce sombre esprit.[1]
(Siegfried reprend son bouclier.)
  1. Var. : Laisse l’homme sans joie !