La ruse et la force ont vaincu : voici de quoi délivrer Freya.
Elle approche avec les Géants, la Bien-Aimée.
Elle approche : oh ! qu’elles sont exquises, les bouffées de brise, qu’elles parfument suavement les sens, les bouffées de brise qui la précédent ! Quelle vie pour nous, quelle affreuse vie s’il fallait la perdre à jamais, elle qui nous prodigue, l’insoucieuse, les bienfaits de l’éternelle Jeunesse !
Sœur bien-aimée ! Douce sœur, douce Joie ! m’es-tu reconquise ?
Halte-là ! C’est à nous encore qu’elle appartient : n’y touchez point ! Dans le haut[1] Riesenheim, nous nous sommes reposés : nous nous sommes conduits loyalement, dignement envers notre otage ; si fort que je le regrette, je la ramène ici : comptez aux deux frères sa rançon.
La rançon est prête : l’Or est là : qu’on vous en fasse honnête mesure.
- ↑ Les Géants sont, par les Eddas, surnommés fréquemment « les baleines des montagnes » (Poème de Hymer, 35) ; « les habitants de la montagne » (Id., 17), etc.