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FAFNER

N’y touche pas ! L’Anneau est à moi.

(Ils luttent : FASOLT arrache l’Anneau.)
FASOLT

Je le tiens ! il m’appartient !

FAFNER

Tiens-le ferme, il pourrait tomber ! (Il frappe, furieusement, de son pieu, Fasolt, et, d’un seul coup, l’abat par terre ; puis, avec précipitation, arrache au moribond l’Anneau) Louche, à présent, vers regard de Freya : tu n’y gagneras plus l’Anneau ! (Il glisse l’Anneau dans le sac, et ramasse ensuite le Trésor tout à son aise.)

(Tous les DIEUX se tiennent terrifiés. Solennel silence, prolongé.)[1]
WOTAN

Telle est donc l’efficace du terrible Anathème !

LOGE

Que le semble-t-il de ton bonheur, Wotan ? Avoir conquis l’Anneau t’eût valu bien des choses ; le perdre, est encore plus avantageux pour toi : tes ennemis, vois, s’assomment entre eux, pour l’Or, que tu leur as laissé.[2]

  1. La Malédiction d’Alberich reparaît à l’Orchestre (trombones) (partition, pages 200 et 201).
  2. « LOKI : Je l’ai donné de l’or pour racheter ma vie, mais il ne portera pas bonheur à ton fils. Il sera la cause de votre mort à tous deux… Je crois voir des choses encore plus terribles. On se battra pour une femme. Ils ne sont pas encore nés les nobles guerriers pour qui cet or sera une cause de discorde. » (Sigurdakvidha Fafmisbana önnur.)