Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau du Nibelung, trad. Louis-Pilate de Brinn’Gaubast et Edmond Barthélemy, Dentu, 1894.pdf/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
s’élance, éblouissante, une arche d’arc-en-ciel par-dessus la vallée, jusqu’au Burg qui, frappé par le soleil couchant, rayonne du plus splendide éclat.)[1]
(FAFNER, ayant enfin ramassé tout le Trésor près du cadavre de son frère, a, l’énorme sac sur le dos, évacué la scène durant l’incantation de DONNER.)
FROH

Frêle, mais ferme à vos pieds[2], le pont conduit au Burg : foulez-en, hardiment, l’intrépide sentier !

WOTAN, abimé dans la contemplation du Burg.

L’œil du soleil rayonne, en son éclat du soir : le Burg s’embrase à ses splendeurs : le Burg ! dans les flammes aurorales, mer-

  1. L’Harmonie de l’Arc-en-ciel, qui apparaît ici (partition, pages 208 et suivantes), est constituée par un trille immense, déjà entendu lors de l’éveil de l’Or, mais qui revient ici, plus riche, plus lumineux, et dont l’éblouissante palpitation enveloppe un pur dessin mélodique où se retrouve la ligne fondamentale du Thème-de-la-Nature.
  2. « N’as-tu pas ouï dire que les Dieux ont fait un pont pour unir la terre au ciel ? Ce pont se nomme Bæfreest ; tu l’as vu, et tu lui donnes peut-être le nom d’arc-en-ciel. Il est de trois couleurs. On a employé pour le construire plus d’art et de force que pour tout le reste. » (Edda de Snorro .) « Bafrost, qu’on appelle encore le pont des Ases… » (Id.) « La couleur rouge de l’arc-en-ciel est du feu. Les Hrimthursars et les géants des montagnes escaladeraient le ciel, s’ils pouvaient passer par le pont des Ases quand ils le veulent. » (Id.)