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CHAPITRE III.

des différents systèmes d’abréviations.

Avant de passer au déchiffrement des écritures reproduites dans la série des planches jointes à cet ouvrage, il est indispensable des’occujDer des systèmes d’abréviations qui ont été employés le plus ordinairement dans les inscriptions, dans les manuscrits et dans les diplômes. En effet, pour bien déchiffrer, c’est-à-dire pour trouver la traduction fidèle d’une ancienne écriture, il ne suffit pas de se familiariser avec les nombreuses transformations de l’alphabet et de pouvoir reconnaître une à une les lettres gravées sur un monument ou tracées sur un parchemin. On n’obtiendrait souvent par ce moyen que des portions de mots ou des caractères isolés dont il serait difficile ou même impossible de trouver l’interprétation, si l’on ne pouvait s’aider de quelques règles pour combler ces lacunes et rétablir les lettres qui sont ou complètement supprimées , ou remplacées par des signes abréviatifs.

L’exposition complète de ces règles ne pourrait être déduite que d’un traité approfondi sur les sigles, les notes tironiennes, les abréviations proprement dites, les lettres conjointes, monogrammatiques et enclavées ; mais il était impossible de songer à remplir un cadre aussi vaste. On s’est donc borné à parcourir en peu de mots ces différents sujets, et quelquefois même à signaler, sans les résoudre, des difficultés dont l’explication aurait exigé de trop longs développements, et qui d’ailleurs ne se rattachaient pas à la paléographie élémentaire.


ARTICLE I.

Des sigles.

Le mot sigle paraît venir de sigilla, diminutif de signa, ou suivant quelques personnes, de l’adjectif singuli. Les sigles sont des lettres choisies parmi celles qui composent un mot pour exprimer ce mot tout entier. Les sigles simples sont ceux qui désignent chaque mot par une seule lettre, comme N. P. nobilissimus