fait défection de la franc-maçonnerie par une conversion suspecte et soudaine ; comme il soupçonnait qu’elle était maléfique, il y était entré avec l’intention de la dénoncer, il avait passé dix ans à faire ses recherches et maintenant il sortait de l’ombre avec ses résultats. Le rôle d’espion n’est généralement ni propre ni sain, mais il rend parfois d’utiles services, et dans certains cas, il y a des finalités qui justifient l’utilisation de moyens qui seraient contestables dans d’autres cas. Donc, jusqu’à preuve du contraire, il sera raisonnable d’accepter la déclaration solennelle de ce témoin qui affirme avoir agi avec de bonnes intentions, et admettre que ce qu’il a fait était dans l’intérêt de l’Église et du monde.
Malheureusement, le Dr Bataille a jugé bon de publier son témoignage sous la forme la plus à même de contredire ses bonnes intentions ; c’est un récit ardent et à gros tirage publié avec des illustrations absurdes et très sensationnelles ; en un mot, Le Diable au xixe siècle, qui est le titre donné par le présent témoin à ses mémoires, se rattache dans le fond et la forme à cette littérature connue sous le nom de « penny dreadful ».