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Chaque soir, admirez l’assemblée infinie
Des astres, et songez, en les vovant si beaux,
Qu’il Vous faut être ainsi d’étincelants flambeaux.
— Au nom d’Ormuzd, je vous bénis, vivez prospères,
Et transmettez la gloire et le sang de vos pères.

(L’Illusion : Chants de l’Amour et de la Mort.)


LES HARPES DE DAVID


La nuit se déroulait, splendide et pacifique ;
Nous écoutions chanter les vagues de la mer,
Et nos cœurs éperdus tremblaient dans la musique ;
Les harpes de David semblaient pleurer dans l’air.

La lune montait pâle, et je faisais un rêve :
Je rêvais qu’elle aussi chantait pour m’apaiser,
Et que les flots aimants ne venaient sur la grève
Que pour mourir sur tes pieds purs et les baiser ;

Que nous étions tous deux seuls dans ce vaste monde ;
Que j’étais autrefois sombre, errant, égaré ;
Mais que des harpes d’or en cette nuit profonde
M’avaient fait sangloter d’amour et délivré,

Et que tout devenait pacifique, splendide,
Pendant que je pleurais, le front sur tes genoux,
Et qu’ainsi que mon cœur le ciel n’était plus vide,
Mais que Fume d’un Dieu se répandait sur nous !


(L’Illusion : Chants de l’amour et de la mort.)


LE TSIGANE DANS LA LUNE


C’est un vieux conte de Bohême :
Sur un violon, à minuit,
Dans la lune un tsigane blême
Joue en faisant si peu de bruit,

Que cette musique très tendre,
Parmi le silence des bois,
Jusqu’ici ne s’est fait entendre
Qu’aux amoureux baissant la voix.