Page:Walch - Anthologie des poètes français contemporains, t2, 8e mille.djvu/353

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Ainsi, j’apprends où sont les souffrances amères,
En regardant au ciel s’envoler les fumées
Que disperse le vent, gloires, bonheurs... Chimères !

Et je vois, par les toits, dans les maisons fermées.

(Sur le vif.)

IL ETAIT UNE FOIS.

Il était une fois, ô gué,
Un cœur si neuf, ô gué, ma mie,
Qu’il n’avait jamais navigué,
Jamais navigué de sa vie.

Le cœur craignait de chavirer,
Mais la mer se faisait si belle,
Qu’il ne sut pas lui résister,
Et vogue, vogue la nacelle.

Le cœur, essuyant son chagrin,
S’embarqua, jeune d’espérance ;
Et, seul, Dieu sait ce qu’il advint
De ce pauvre cœur en partance...

Il était une fois, ô gué,
Un cœur si neuf, 6 gué, ma mie,
Qu’il n’avait jamais navigué,
Jamais navigué de sa vie.

{Paysages de femmes.)

LA BRUME DU SOIR A TISSÉ

La brume du soir a tissé
Sa mousseline violette
Sur le paysage, effacé
Comme derrière une voilette.

Ce jour d’automne agonisant,
Où le parfum fané des roses
Tourbillonne dans l’air grisant,
Il pleut de la mort sur les choses...