Page:Walch - Anthologie des poètes français contemporains, t3.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il voudrait que, guidé par la ferveur de sa pensée, on s’unit avec lui « dans la tragédie de chercher ce que nous sommes et ce qu’il y a de secours, et ce que devient la prière ».

L’OUBLI

Je ue la verrai presque plus…

Je n’ai rien en moi qui résiste
A ce qui fuit tout doucement.
Je n’ai rien en moi qui m’assiste…
Je m’assois au rayon dormant,
J’écoute passer le jour triste, .
Je suis triste tout simplement.

Dans la cour une voix ravie
Chante un refrain toujours pareil
Sur la route toujours suivie.
Un rayon coule en ce sommeil ;
Je sens le calme de la vie
Qui ne dit rien dans le soleil.

Mon mal est fini comme un drame.
Nul remords, n’importe lequel.
Le soleil traîne avec sa flamme
Sur le mur, silence éternel.
Et le jour passe dans mon âme
Comme s’il passait dans le ciel.

Je n’ai que la mélancolie
D’avoir bien fini de souffrir ;
Doucement, dans l’heure pâlie,
Le rayon pâle vient s’offrir…
Le printemps commence, et j’oublie,
Je vais vivre, je vais mourir.

Humble dans le soleil modeste,
Je sens tout m’abandonner, tout.
J’oublie un peu dans chaque geste.
Tout s’endort, je ne suis plus fou.
Ta chanson s’éloigne, et je reste,
Et je ne pleure pas beaucoup.