Page:Walch - Anthologie des poètes français contemporains, t3.djvu/352

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O chants troublés de pleurs secrets,
Chagrins qui s’ignorent, les vrais,

Pudeur tendre,
Sanglots que l’on cache au départ,
Et qui n’osent s’avouer, par

Orgueil tendre,
Comme vous meurtrissez les cœurs
De vos airs charmants et moqueurs

Et si tristes !
Menuets à peine entendus,
Sanglots légers, rires fondus,

Baisers tristes !…

[La Maison de l’Enfance.)

J’AI TROP PLEURÉ

J’ai trop pleuré jadis pour des peines légères !
Mes Douleurs aujourd’hui me sont des étrangères…
Elles ont beau parler à mots mystérieux
Et m’appeler dans l’ombre avec leurs voix légères ;
Pour elles je n’ai plus de larmes dans les yeux.
Mes Douleurs aujourd’hui me sont des inconnues ;
Passantes du chemin qu’on eût peut-être aimées,
Mais qu’on n’attendait plus quand elles sont venues,
Et qui s’en vont là-bas comme des inconnues,
Parce qu’il est trop tard, les âmes sont fermées…

[La Maison de l’Enfance.)

LE RETOUR

Je te revois, Maison de ma Tristesse ! — O joie !
L’an qui passa, rapide, entre nous deux, Maison,
M’apporta dans son vol, du fond de l’horizon,
Des lauriers, et ces fleurs dont la gerbe rougeoie :
Roses du bel Amour dont la bouche éclatante
Rit le rire odorant, humide, du plaisir ;
Lauriers tant espérés qui lassaient mon désir,
Et qui semblent encor plus beaux, après l’attente !
J’ai couronné mon front des feuilles toujours vertes
Dont la caresse m’est plus douce encor cent fois