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ordonnance en reconnaissant à l’auteur « le sentiment de la nature et de l’amour », et il faisait jouer, au Théâtre des Poètes, Impèria, drame en quatre actes, en vers, qui obtint les suffrages de tous les connaisseurs et à propos duquel M. Faguct disait, dans son feuilleton du Journal des Débats : « Hier, je ne connaissais pas M. Valmy-Baysse, mais je ne serais pas étonné que, demain, ce nom fut connu de tout le monde. »

LES PINS

Sous un léger manteau d’ajoncs et de bruyères,
— Un incendie ayant, hier, meurtri son sol, —
Une lande s’étend de Pontenx à Saint-Paul,
Stérile, désolée, immense et solitaire.

Et tout là-bas, très loin, et fermant l’horizon,
Leurs troncs nus encadrant de grands pans de lumière,
Les immobiles pins, en files régulières,
Déroulent sous le ciel leur verte frondaison.

Or, certain jour que le couchant les ensanglante,
Leurs silhouettes se profilent plus dolentes,
Leur feuillage s’agite avec un bruit de fer,
Et, si loin, sur la lande immense et désolée,
On dirait, masse énorme, et de points d’or criblée,
Une armée de géants en marche vers la mer.

Mimizan, août 1903.

[Le Temple.)

PAYSAGE

Midi… Les champs brûlés gémissent… Tout s’endort…
Le soleil s’assoupit sur le fleuve qui bouge,
Et le flot clair qui bat des rochers d’ocre rouge
S’enfle du flamboiement vibrant des rayons d’or.

Les bois ont des reflets violents d’émeraude,
Tout le ciel resplendit d’un éclat non pareil :
Frémissements d’azur courant dans du soleil,
Une pâmoison d’or parmi des couleurs chaudes.