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188 ANTHOLOGIE DES POETES FRANÇAIS Ombre et silence Sans horizon ; Sans un frisson Au gouffre immense. Silence et nuit Où tout se voile, Où meurt tout bruit. Seule, une étoile Émerge, — et luit. (Pour Elle. EVEIL J’ai rêvé cette nuit d’un amour admirable, D’un bonheur qu’on adore en tremblant, à genoux. D’elle je n’ai rien su, hormis ses baisers fous Et nos langueurs au bord des vagues, sur le sable. C’était ailleurs, jadis, un jour, je ne sais où, Dans un monde enchanté de mystère et de fable. Tout notre être semblait se dissoudre impalpable, Et rien pourtant n’osait exister hors de nous. Or je savais aussi que ce n’était qu’un rêve. Et j’attendais, le cœur oppressé, sur la grève, La fin du beau mensonge et le jour détesté... Mais quand l’aube joueuse en ses reflets de soie Parut, mon bonheur vrai, de réelle clarté M’a réveillé soudain, et j’ai crié de joie! [Pour Elle.) AU CLAIR DE LUNE C’est un soir de clair de lune. Au son d’étranges musiques Passent des formes câlines Et fuient des éclairs de nuques. C’est une danse très lente, C’est un froissement de ruches