Page:Walch - Poètes d’hier et d’aujourd’hui, 1916.djvu/203

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AMKDÉE ROUQUÈS 189 El de voiles en volutes Et de longues robes blanches. « Que me voulez-vous donc, Sylphes, Que les rayons pâles ceignent, Korriganes, Lutins, Elfes, Pourquoi me faites-vous signe? » Les formes blanches se taisent . Mais leur ronde un peu plus vive Tournoie et flotte à la brise Et leurs mains vers moi se lèvent. « Pourquoi m’appeler, ô folles? Pensez-vous que je vous cède Quand tous mes désirs vers Bile Loin d’ici veillent et rôdent? « Pourquoi me tendre vos terres. 3 Les siennes sont bien plus douces. C’est en vain que vos bras s’ouvrent . Car je connais ses caresses. » Et me voici dans leur ronde, Tout à coup pris de vertige, Et sous leurs voiles candides Prisonnier sans que j’y songe. Et je vais de l’une à l’autre, Et la ronde folle écrase Parmi la brume bleuâtre Des pivoines et des roses. Et je vais de l’une à l’autre Et m’arrête à la plus belle, Qui lève pour m’apparaître Son voile sur son épaule, — Quand joyeuse de sa ruse Je reconnais la divine Qui se rit de ma méprise... C’est un soir de clair de lune. (Pour Elle.)